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Six mois après, la Ferme Tocoua a tourné la page de l’incendie

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En juillet 2023, un feu ravageait l’atelier de transformation de la Ferme Tocoua, dans le Pays basque intérieur. Grâce à une cagnotte en ligne et à la ténacité de la famille et ses salariés, l’activité a repris

À Beyrie-sur-Joyeuse, la Ferme Tocoua aborde l’année 2024 avec détermination. Les nuages noirs de l’été 2023 sont désormais bien loin pour Julien Tocoua, sa famille et ses trois salariés, qui, début juillet 2023, ont affronté l’incendie du laboratoire de transformation de l’exploitation.

Ce jour-là, alors que des préparations sont lancées, de la graisse chauffe trop vite et déclenche le sinistre. « J’étais avec un salarié, raconte Julien Tocoua. Nous avons essayé d’éteindre le feu avec des torchons et des extincteurs, mais c’était trop rapide. Tout a brûlé: l’atelier de transformation, le saloir, le magasin, un garage… tout était perdu. »

Un véritable crève-cœur pour la famille, dont la ferme dédiée à l’élevage de porcs existe depuis cinq générations, dans cette partie agricole de Basse-Navarre, à quelques kilomètres de Saint-Palais.

D’abord naisseurs-engraisseurs, la famille Tocoua a diversifié ses activités au fil des décennies : la transformation ou encore la vente sur les marchés de ses divers produits.

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Diversification

En 2016, Julien Tocoua a rejoint ses parents sur l’exploitation où l’activité de naisseur avait été stoppée un peu plus tôt. Désormais, la Ferme Tocoua propose charcuteries, conserves et viande fraîche à tous, sur les marchés (Bayonne, Anglet, Orthez, Saint-Palais) et deux jours par semaine sur place.

Outre l’élevage des porcs, la ferme possède des vaches Salers et des veaux, nourris par les céréales du GAEC qui exploite 15 ha de prairies et 27 ha de céréales en agriculture raisonnée et sans OGM.

« Le plus plaisant, c’est la diversité des tâches au quotidien. Nous avons beaucoup d’étapes, mais on ne s’ennuie jamais, ça reste riche et complémentaire», poursuit Julien Tocoua.

Avec environ 1 000 porcs à l’année, la ferme Tocoua reste un « petit » par rapport à d’autres éleveurs des Pyrénées-Atlantiques. « Ce modèle nous convient, la place est grande pour que chacun s’y retrouve entre le porc basque Kintoa et les autres filières », rajoute le chef d’entreprise.

Générosité en ligne

Dès le lendemain du sinistre, il y a six mois, les trois salariés de la ferme, ont lancé une cagnotte en ligne pour aider au redémarrage de l’activité. Pas moins de 35 000 euros ont ainsi été récoltés grâce à la générosité de 494 personnes. « Nos salariés, ce sont bien plus que des salariés, avoue, avec pudeur, Julien Tocoua. Recevoir une aide comme ça, ce n’est pas si facile à accepter, mais nous avons été touchés par l’élan de solidarité, la multitude de noms qui étaient derrière nous et les petits mots d’encouragement. »

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Cette enveloppe significative a permis de racheter du matériel, notamment le camion pour les marchés. Le 17 octobre 2023, trois mois après l’incendie, l’heure était à la reprise et les premiers marchés se sont déroulés « entre émotion et euphorie. Les habitués étaient de retour. Toutes les semaines, nous avions des messages sympas », se remémore Julien Tocoua.

Quant à l’atelier de transformation, en attendant le feu vert des assurances pour refaire le même bâtiment (les travaux devraient débuter en février 2024, NDLR), dénicher un lieu de substitution a été plus ardu que prévu. « Je pensais qu’on trouverait un endroit facilement, mais c’était plus compliqué. Finalement, nous sommes revenus dans nos anciennes installations, mais qui sont plus restreintes», commentait-il, fin novembre.

Une situation transitoire, qui n’empêchera pas les morceaux de viande, les produits cuits, les pâtés, axoa ou autres préparations, cuisinées à partir de recettes simples et familiales, de revenir sur les tables des consommateurs ou collectivités partenaires.

Seul le jambon de la ferme, dont l’affinage demande de longs mois, se fera désirer un peu plus longtemps en 2024, mais pour le meilleur.

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